Maison de l'Image

Cost’Art

Je laisse à mes collègues le soin de décrire l’acuité des réponses de Cost face aux défis du dessin de presse, ou de l’illustration, et je leur fais confiance dans la description de ses bizarreries graphiques, à la fois audacieuses et ancrées dans l’histoire de l’art.

Il est toutefois un troisième élément, unique, qui donne une cohérence personnelle aux images de Cost, et les distingue de celles de ses confrères. Que ce soit le petit bonhomme qui pendant une année a annoncé l'arrivée de l'an 2000 dans Le Soir, les nombreux dessins distingués par le Press Cartoon Belgium, le récent calendrier pour Le Journal du Mardi, ses contributions au Courrier International, toujours y est posée la question de la pesanteur.

Des choses, des objets, des êtres sont jetés en l'air, et y restent figés en l'instant. Ce pourrait être un instantané photographique, mais non, car les particularités du dessin de Cost rappellent sans cesse qu'il s'agit d'une image faite à la main et longuement élaborée. Cost aime ce paradoxe par lequel il est proche de Magritte, et ce n'est pas par hasard si leurs images ont un petit air de famille. Au propre comme au figuré, les meilleures images de Cost suspendent l'espace et le temps, ce qui nous éloigne apparemment du dessin de presse.

Mais pas tellement, finalement, car le petit avion qui m'avait tellement frappé au détour d'un page de Le Soir, il y a une dizaine d'années, était peut-être avant tout un ludion immobile (intemporel) déguisé en illusion de vitesse horizontale (l'événement). Cost résout ce paradoxe d'être pointu sur l'actualité, tout en proposant des structures spatiales qui lévitent hors du temps. L'événement lié à la durée. Comment ne pas penser aux icônes russes de son enfance ?Vincent Baudoux Auteur,enseignant à St Luc Bruxelles

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Assisté par : Frédérique Gibon
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